Jouer dans la cour des grands

Je ne sais pas si c’est juste ici, au Québec, mais on dirait qu’on est plusieurs à avoir peur de nos talents. Comme si on était juste « pas assez bons » pour réaliser nos rêves. Comme si on devait juste rester « petit » et laisser « les grands » jouer ensemble.

Quand j’ai commencé la photo, je me trouvais « ok », « bonne », mais… pas professionnelle, pas talentueuse, juste « bonne ». Puis le temps passe, et je réalise – un jour à la fois, prudemment – que j’ai peut-être du talent, puis maintenant que oui, j’ai du talent.

Pour ça, j’ai dû me dépasser moi-même, pas dans mon art, non: dans ma façon de me percevoir par rapport à mon art.

Même chose pour l’écriture. J’adore écrire. J’ai toujours plein de projets d’écriture en tête. Je voudrais écrire un livre – j’ai déjà toutes les idées dans le fond de ma tête, justement. Qui attendent patiemment. Qui s’empoussièrent. Qui se tissent de toiles d’araignées.

Car bien sûr, si le projet est là, je n’arrive pas à trouver le temps, le précieux temps pour le faire. Ou l’énergie. Ou… tout simplement, le courage.

Alors je me suis dit, il y a quelques années déjà, qu’au moins, un blogue, ça serait moins… moins demandant, moins exigeant, moins fatiguant, etc. Mais au fond, était-ce réellement la solution de la facilité? Parce que oui, c’est bien beau bloguer, mais encore faut-il trouver des sujets sur lesquels élaborer. Pas toujours facile, surtout depuis trois ans où la polarisation de la population entraine la polarisation des sujets et donc, on parle toujours tout le temps de toujours la « même affaire » (ou les mêmes affaires).

Bloguer demande plus de temps, et d’énergie, que je l’avais pensé au départ. Mais il y a aussi le défi de bloguer en essayant de faire plaisir à tout le monde. Un défi? Oh que non! C’est « mission impossible », ça. Je le réalise, en réalisant ce soir que je me suis toujours retenue de vraiment dire le fond de ma pensée, de peur de déplaire ou de heurter des âmes sensibles.

Peut-être que cette plate-forme n’est pas la meilleure, au fond, pour vraiment parler en mon âme et conscience?

Voilà que j’ai maintenant l’occasion de parler en mon âme et conscience, et oui: dans la cour des grands. L’opportunité s’est présentée, et sans réfléchir vraiment, j’ai décidé de la relever. Je pourrai vraiment élaborer sur les sujets qui me tiennent à coeur – tous, comme je le fais avec mes amis « dans la vraie vie », et en utilisant ma plume (ok, mon clavier) pour le faire.

Après avoir réussi à me convaincre d’entrer dans la cour des grands avec ma caméra, je relève le défi d’aller jouer dans la cour des grands avec mes mots. Il est fini, le temps où, comme plusieurs d’entre nous, je me trouvais « pas assez ». Je sais ce que je veux exprimer, je le fais désormais…

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