« Mon précieux »

Avant 2020, peu d’entre nous avions réalisé à quel point notre santé était pour chacun de nous « mon précieux » à tous les points de vue.

Mais depuis trois ans, on ne parle que de maladie autour des machines à café. Et dans les autobus. Et dans toutes les chaumières. Pour certains, il fallait éviter la maladie en s’isolant de tous les virus et bactéries dans une belle bulle de plexiglass. 

C’est ainsi que sont apparus les masques et l’inondation de gel hydro-alcoolisé à l’entrée des commerces, la « distanciation sociale » et la règle du « deux mètres ». Puis le couvre-feu à la mode française.

Les gouvernements ont fermé les gyms reléguant les sportifs sur leur sofa devant Netflix ou TVA, à bouffer leurs émotions. Ils ont cadenassé les restos « santé », dirigeant les affamés vers les « fast food » graisseux et remplis de produits chimiques. En fait si on regarde de près, aucune mesure ne parlait vraiment de santé. 

Mais certains citoyens restaient dubitatifs. Même si avant 2020, ils prenaient peut-être leur santé pour acquis, cette fois, c’était urgent de tout faire pour éviter l’hôpital. Alors un à un, puis ensemble, ils ont rivalisé d’ingéniosité pour préserver « leurs précieux » : leur santé.

Gyms fermés? Des escaliers, ça fait le boulot. Restos fermés? Pas de problème, on se fait des « pot luck », ou on improvise une cuisine collective – en partageant allègrement la trempette de légumes, et puis zut. Couvre-feu? Ben… on se fait un p’tit souper, une soirée pyjama et sac de couchage, et un bon brunch le lendemain matin. 

Bref, eux avaient compris que les contacts humains, la bonne bouffe et l’activité physique étaient cruciaux pour « leur précieux ».

Ils se sont enseigné à lire les ingrédients sur les emballages, à l’épicerie : vous les reconnaîtrez facilement, ils encombrent les allées, scrutant les petits caractères. Ils se sont regroupés et partagé les adresses de petits commerces de produits biologiques. Ils se sont éduqués sur l’importance des suppléments vitaminiques et du soleil, surtout du soleil. Ils ont tout misé sur « leur précieux » pour éviter les hôpitaux masqués et aseptisés.

Oui, notre santé, c’est ce qu’il y a de plus précieux. La santé mentale aussi, en passant. 

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